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Diagnostic et gestion de la colite microscopique : expérience d’un centre tunisien - 23/11/17

Doi : 10.1016/j.revmed.2017.10.197 
A. Hammami, W. Ben Ameur , M. Kssia, H. Jaziri, N. Elleuch, A. Brahem, S. Ajmi, A. Ben Slama, A. Jmaa
 Gastro-entérologie, hôpital universitaire Sahloul (CHU Sahloul), Sousse, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La colite microscopique (CM) est actuellement reconnue comme une cause relativement fréquente de diarrhée qui est aussi fréquente que les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Les patients atteints de CM présentent une diarrhée aqueuse en l’absence d’anomalies endoscopiques ou radiologiques. La pathogenèse de la CM est en grande partie inconnue, mais peut être expliquée par des mécanismes auto-immunes, des réactions indésirables aux drogues ou aux toxines (bactériennes) et par des anomalies du métabolisme du collagène dans le cas de colite collagène. Le but de ce travail est de rapporter les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs de la colite microscopique dans notre département.

Patients et méthodes

Nous avons mené une étude d’observation rétrospective ayant inclus tous les patients porteurs de CM entre janvier 2012 et août 2017. La collecte des données a été effectuée à partir des dossiers médicaux des patients. Le diagnostic de CM est retenu en présence de lésions histologiques caractérisées par une augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux dans les cas de colite lymphocytaire et un épaississement de la bande de collagène sous-épithéliale en cas de colite collagène.

Résultats

Le nombre total de patients inclus dans l’étude était 12. L’âge moyen était de 43 ans [24 à 73 ans]. Le sex-ratio était de 0,33 [H/F=3/9]. Il y avait 3 cas de colite collagène (25 %) et 9 cas de colite lymphocytaire (75 %). La diarrhée était présente chez tous les patients, tandis que les douleurs abdominales (66 %), le ballonnement abdominal (33 %) et la perte de poids (66 %) étaient fréquemment signalés. L’intervalle de temps moyen depuis le début des symptômes jusqu’au diagnostic définitif de CM était de 13 mois [1 à 48 mois]. La biologie a révélé un syndrome inflammatoire biologique chez 2 patients, une anémie chez 3 patients et une hypoalbuminémie chez un patient. Lors de l’exploration endoscopique, deux patients (16 %) ont présenté des anomalies endoscopiques (érythème et pancolite ulcéreuse). Trois patients prenaient une variété de médicaments qui s’avèrent être associés à la CM (des inhibiteurs de la pompe à protons chez 2 patients et l’aspirine chez un patient). Une maladie auto-immune associée a été trouvée chez 2 patients (diabète sucré+hypothyroïdie n=1, maladie cœliaque n=1). Trente-trois pour cent des patients (n=4) n’ont reçu aucun traitement en raison d’une disparition spontanée de diarrhée. Le traitement par des salicylés (salazopyrine ou mésalazine) a été prescrit chez les 8 patients restants. L’échec des salicylés a été observé chez 50 % des patients et nous a conduit à passer à la corticothérapie orale chez 3 patients et au budésonide chez un patient. Au cours du suivi, la récidive des symptômes a été observée chez 20 % des patients après arrêt du traitement d’induction, avec un délai moyen de 18 mois.

Conclusion

La colite microscopique est une pathologie bénigne dont le traitement tient compte de la gravité des symptômes et de son impact sur la qualité de vie des patients. Le budésonide est le seul traitement qui a démontré son efficacité, dans des essais contrôlés randomisés, à la fois pour l’induction et le maintien de la rémission.

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Vol 38 - N° S2

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